Nouveau site de la paroisse: www.paroisseetudiantedetoulouse.fr
va voir!!

Abbé Simon d'Artigue -
paroisse-etudiante@orange.fr

lundi 17 septembre 2007

L'enfant prodigue


Vous avez peut être entendu sur les radios cette chanson de Cali qui répète sans cesse « c’est quand le bonheur… » Qui d’entre vous veut être heureux ? ….Personne ne proteste, c’est parce que ma question est idiote, tout le monde veut être heureux, tous les hommes cherchent le bonheur. Ils ne cherchent même que ça, il le cherche à tout prix, pour tout vous dire parfois quand on les regarde on se dit même qu’il le cherche n’importe comment. Allez dans la rue et posez la question à n’importe qui, le gros joueur de rugby (supporters du 15 de France, s’il en reste), la grand-mère au marché, le pilier de bistrot, le gamin qui sort de l’école, la maman qui pousse un landau, tous ils vous répondront la même chose, « bien sur que je cherche le bonheur », mais ne vous en allez pas tout de suite après leur avoir posé la question, restez quelques instants devant eux, parce que cette réponse n’est pas suffisante. Ils sont plus âgés que vous, ils ont plus d’expérience il devrait savoir où se trouve le bonheur, et vous ça vous intéresse de savoir où est ce qu’il se cache le bonheur, comment vivre heureux. Alors voilà quelques réponses qu’ils pourraient vous faire : la jeune lolita vous dira que c’est de regarder la star’ac et d’apprendre à chanter comme Beyoncé, le jeune glandeur qui hante les berges de garonne, vous dira que le bonheur c’est de passer son samedi après midi à compter les mouette sous le pont neuf, (vous le regarderez un peu étonné, parce que vous ça ne vous amuserez pas du tout), un autre vous dira que le bonheur c’est le samedi soir de pouvoir aller passer la nuit à l’aposia, de rentrer épuisé le dimanche matin et de traîner jusqu’à stade2 (vous le regarderez encore plus étonné parce que vous le dimanche c’est votre jour préféré alors vous n’allez pas le perdre à traîner au fond de votre lit), un troisième vous dira que c’est de se retrouver en famille, et les plus âgés, les plus sages risque de se taire et de ne vous donner comme réponse que leur sourire.
Tout ça ne vous avance pas beaucoup dans votre enquête pour trouver le bonheur et vous aller finir par vous énerver si on ne vous dit pas où il est ce foutu bonheur, parce que tout ces petits bonheurs à deux balles qu’ont vous à proposé jusque là ils ne vous contentent pas, vous ce que vous cherchez c’est un vrai bonheur, un grand bonheur, un bonheur qui pourrait remplir une vie.
Alors là vous avez besoin d’un vrai spécialiste en bonheur, quelqu’un qui touche en la matière : Jésus christ, là vous avez un vrai pro, vous êtes entre de bonnes mains, approchez-vous écoutez-le.
Vous avez entendu depuis le début de la messe toute ces allusions à la joie « ma bouche annoncera ta louange », « je suis plein de reconnaissance pour celui qui me donne la force » « réjouissez vous avec moi » et plus loin dans cette parabole ils n’ont pas l’air heureux ce père et son fils. Il est peut être là ce bonheur que tous les hommes cherchent, il est peut être dans cette page d’évangile qui semble réjouir le cœur.
Vous l’avez vu ce jeune garçon : il avait tout pour être heureux, un père qui l’aime, une maison pour vivre, des amis et le voilà qui préfère tout quitter pour aller chercher le bonheur (et oui lui aussi, comme tout le monde). Alors il s’en va, il achète bien quelques petits bonheurs mais quand il n'a plus d’argent pour s’en payer et bien il se retrouve comme un gland, bien malheureux, mais vous sentez bien qu’un bonheur qu’on achète ce n’est pas un vrai bonheur. Alors il se rappelle le bon temps, le temps du bonheur tranquille, le temps du bonheur gratuit, quand il était chez son père avec ceux qui l’aiment, il s’en souvient, et alors il se lève avec la peur de se prendre un raclée paternelle, mais bon il préfère toujours ça que de vivre dans la misère, au milieu des porcs, il retourne chez son père à qui il demande pardon, pardon d’avoir eu la tête un peu dure. et le père ne fait ni une ni deux, c’est la fête. C’est ça le bonheur, ça vous étonne, c’est en tout cas ça le bonheur que nous propose Jésus, un bonheur gratuit, un bonheur qui va droit au fond du cœur pour le remplir.
Je vous disais que Jésus c’est un spécialiste en bonheur, il sait où se trouve la source, il sait comment nous nous en coupons, il sait comment nous y relier et cette petite histoire qu’il vient de nous raconter c’est un peu le mode d’emploi du bonheur.
Le bonheur c’est assez simple en fait, le bonheur c’est d’être aimé et d’aimer en retour, le bonheur il est de se savoir aimer et d’être avec ceux qu’on aime. Or nous savons bien que dans nos vies il y a mille choses qui nous empêchent d’aimer, la haine, la rancune, le mensonge, la jalousie, la médisance la liste serait longue. En un mot c’est ce que l’Eglise appelle le péché, c’est un mot qui fait peur, un mot que l’on n'aime pas trop employer et c’est normal parce que ce mot recouvre des réalités qui nous abîment, qui nous défigurent, qui nous rongent de l’intérieur, qui nous empêchent d’aimer. et plus on laisse de place à ces péchés dans nos vies moins on est capable d’aimer. Ils font leur travail dans notre cœur, petit à petit ils nous séparent des autres et de Dieu, ils nous font nous replier sur nous-même, il nous font nous justifier, nous nous disons : « C’est pas moi qui ai commencé ; de toute façon c’est de sa faute ; et puis à quoi ça sert de lui demander pardon de toute façon il ne me pardonnera pas ; ou encore j’ai trop honte… » milles excuses que nous nous disons et qui en fin de compte nous empêche d’aimer. Face à ces péchés (et chacun de nous a les siens, ou alors que celui qui n’en a pas me jette la première pierre) il y a deux possibilités :
soit vous dites ça c’est encore un truc des curés, un discours bien ficelé pour nous donner mauvaise conscience, dans ce cas là Jésus ne peut rien faire pour vous, en tout cas il ne vous forcera pas la main, libre à vous de rester garder les porcs en les regardant manger les gousses, libre à vous de vivre rampant dans la boue ;
soit vous faites comme l’enfant prodigue (c’est le mode d’emploi du bonheur de tout à l’heure, un mode d’emploi assez simple vous allez voir) vous vous levez et vous dites « père pardonne-moi ». Il suffit de ça, mais il faut ça, il faut que vous vous leviez et que vous alliez vers votre Père du ciel. Il faut que vous vous leviez, c’est à dire qu’il faut que vous quittiez votre péché, ce péché qui nous maintient par terre, qui nous fait ramper dans la boue, (Satan aime nous voir ramper), mais nous ne sommes pas fait pour ramper, nous sommes fait pour marcher debout, libre et droit, c’est comme ça que Dieu nous a fait, c’est comme ça qu’il nous veut. Une fois debout il faut lui demander pardon et là alors ce pardon que nous lui demandons, mais il nous l’accorde, tout de suite, comme ça là, sans chipoter, sans marchander il n’attendait que ça, de nous pardonner, de nous remplir de sa joie, de nous combler de ses dons, il s’apitoyait de nous voir si malheureux, comme dans la chanson il nous attendait, il attendait que nous fassions le premier pas, c’est celui la qui coûte, tous les autres c’est Dieu qui les fait.
Mais tout ça ce n’est peut être pas encore bien clair et le bonheur vous commencez à voir où il se trouve, vous voyez à peu prés comment on y arrive mais le chemin n’est pas très bien balisé, alors la sainte Eglise, notre mère, nous donne cette seconde lecture : « voici une parole sure qui peut être acceuillie sans réserve ! –c’est saint Paul qui le dit ! -le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs » et comment ? : grâce à ces ambassadeurs, saint Paul, les apôtres en premiers, ce sont eux qui ont reçu de Dieu le ministère de la réconciliation, ce sont eux qui ont reçu le pouvoir de remettre les péchés. Mais vous me direz que ça vous fait un e belle jambe parce que saint Paul, il est mort, oui, lui est mort mais ses successeurs sont encore vivants, le ministère, la grâce se transmet, nos prêtres, ces ambassadeurs du Christ ont reçu de Jésus ce pouvoir de nous réconcilier avec Dieu !
Vous chercher le bonheur, comme Cali, comme tous nos contemporains, ne nous épuisons pas sur des chemins sans issue, allons confesser nos péchés, et chaque fois que nous en aurons besoin allons recevoir ce pardon qui nous libère de nos chaînes, ce pardon qui change toute une vie et la comble du seul bonheur qui dure celui que Dieu nous offre. Et quand vous l’aurez trouvé souvenez vous que beaucoup de nos contemporains ont rejeté Dieu de leur vie et qu’ils cherchent désespérément le bonheur sans vraiment le trouver, (peut être y a t il là un rapport de cause à effet). Peut être qu’en abandonnant Dieu on perd aussi ce dont son cœur est plein, , en laissant Celui qui nous pardonne on oublie le chemin du pardon, en perdant de vue le Serviteur on perd le sens du service, en s’éloignant de Celui qui nous aime on ne sait plus aimer, en quittant la Source de toute joie on laisse se tarir la joie en nos cœurs.
Alors peut être nous revient-il à nous chrétiens de dire aux hommes de notre temps : « vous cherchez le bonheur ? cherchez, cherchez mieux, cherchez Dieu et là, vous trouverez le bonheur »

« honneur et gloire au roi des siècles, au Dieu unique invisible et immortel pour les siècles des siècles ! »

Amen